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    Ils étaient nombreux, j’étais toute seule. Nous avancions tous au même rythme comme porté par un courant régulier. Une marche non contrôlée, instinctive. Je me laissais guider, involontairement par cet horrible ras de marée. Mes poumons m’oppressaient, une rage immense montait en moi. J’avais peur. Je m’en voulais d’avoir peur. Je leur en voulais de me faire peur. Je jurais, égoïste, sur ce flot de personnes d’avoir choisit ce jour pour être sortit. D’être venu dans ce lieu, près de moi. De m’avoir frôlé, regardé, volé mon air. Une crainte me faisait tituber. Je ne voulais les voir, les approcher. Je ne voulais pas être là. Chaque sortie, devenait un enfer. Ils m’étaient nocifs. Je ne supportais l’idée d’attraper leurs microbes. Plus ils étaient nombreux, plus ma tête tournait, plus ils me regardaient. Ils riaient, se moquaient. Ils s’introduisaient, sans gène, dans mon espace privé, jusqu’à me bousculer. Me prendre dans cette danse diabolique, me mener dans leur jeu. J’angoisse. Je ne sens plus mes bras, mes jambes veulent courir loin de là. Je perds la tête, mon esprit se remplit d’horribles pensées. Je vois le danger partout. Je regarde tous ses visages différents, tous ces visages intimidants, ces visages effrayants moqueurs. Je perds le contrôle. Je ne réagis plus. Ils tiennent. Je deviens leur proie, puis leur victime. Je n’en peux plus. Je veux tomber. Mais mes jambes restent droites.

     

    « Yes I lost my mind »

     

    Mon crâne me pique. Comme si des frissons le parcouraient, comme si mes cheveux s’hérissaient sur ma tête. J’ai pourtant chaud. Mon cœur bat de plus en plus fort. L’air ne me vient plus. Je suffoque, halète. On le remarque. On s’éloigne. Enfin je retrouve le calme, l’air pur et libre. Je revis. Et maudis déjà la prochaine sortie.

     


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    Les regards en feu. Les deux tigresses se défiaient. Personne ne pouvait prévoir qui allait tirer en premier. La face cramoisie de fureur elles repoussèrent d’un geste furieux la mèche blonde qui tombait sur leur front, un peu trop à leur goût. Irritées de ne pouvoir deviner le prochain coup de leur adversaire elles fulminaient chacune en silence. Elles avaient trouvé leur égale. La même intelligence, la même force d’esprit, le même mental et la même stratégie. Un reflet de soi même elles ne pouvaient pas perdre. Leur fierté était plus chère que leurs vies. Dans un décor sombre et orageux, elles ne trouvaient plus de lumière pour les éclairer. Terrifiées par l’idée d’être vaincues elles ne souciaient guère des blessures qui s’étaient rouvertes, laissant s’échapper leur passé. Gaspillant leur présent et perdant leur futur. Elles se faisaient toujours face. Immobiles, statues de fer, statues d’acier. Incassables. Un seul ennemi, un seul point faible : le feu. Le feu qui brûlait dans leurs estomacs, dans leurs tripes. Un feu qui ne s’éteindra qu’après leur dernier souffler. Un feu qui les maintenait debout. Un feu gigantesquement démesuré. Un feu invincible. Elles brûlaient d’impudeur. Éblouissantes comme jamais elles livraient leur dernier combat. Celui de leur ego.

     

    Seules, face à leur reflet, on ne pouvait distinguer le concret de l’abstrait. Absentes et présentes, elles ne faisaient plus un désormais. Deux côtés, deux faces enragées, deux pertes. Pour une victoire. Il gagnera. Il les anéantira après un suicide collectif. Il sera le grand vainqueur. Incroyablement fragile et dur. Il sera celui qui renversera leur reflet. Ce verre reflétant, le maître des reflets, le miroir causera sa perte. Elle et son pire ennemi, son reflet.

     


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  • Bonjour tout le monde

    Aujourd'hui en regardant les nouveautés sur mon petit blog chéri, je me suis aperçue, que celui ci avait dépassé la barre des 2000 visiteurs. C'est super, et je vous en remercie beaucoup beaucoup beaucoup beaucoup beaucoup.

    Soit j'ai décidé d'ouvrir LE 1er concours du blog.

    Les règles sont très simples. C'est l'été alors vous allez devoir à l'aide d'une création artistique exprimer vos sentiments en été. Que ce soit joie, nostalgie, euphorie, haine,.... Vous allez devoir le faire ressentir à moi même à l'aide de votre œuvre. Celle ci peut être: Un texte, un dessin, un graph, un texte et une image/dessin, ect.. Surprenez moi.

    Voilà, il ouvre aujourd'hui et finira quand il y aura assez de participant et puis... Qu'en j'en aurais envie.

    Je vais créer ultérieurement une rubrique pour le concours alors ne vous jetez pas sur cette article tout de suite pour les inscriptions, voilà voilà.

    Si vous avez des questions à propos du concours, du blog, ect, les commentaires ci dessous ou bien les MP sont acceptés avec plaisir.

    See ya o/

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    Petit texte pour vous (pas finit et il ne le sera surement jamais)

    Une danse endiablée, un combat acharné. Des masques bien différents, presque identiques. Dans leur monde plus qu'abstrait, ils se raccrochaient vainement au peu de concret. Plongés, plus ou moins volontairement, dans une bulle de mots, pas de maitre, juste des ficelles, toutes bien vicieuses, écorchant ce qui semblait être leur cœur. Un peu de sentiment, un brin d'émotion, beaucoup d'encre, trop de mots, qui résonnaient tel un écho enragé.


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  • Les volets étaient clos. Assise sur un canapé miteux, troué, sans espoir elle comptait.

    Un, deux, trois, Bois.

    Perdue dans sa torpeur, noyée dans son ivresse. Ressassant ce qu'elle pouvait, ses faux pas encore dans sa mémoire, pas totalement inondés.

    Un, deux, trois, Bois.

     Les yeux rouges, elle pleurait. Les larmes d'alcool coulaient sur ses joues blanches. Elle n'avait plus de retenue, ni même d'amour propre. Une fierté saoule.

    Un, deux, trois, Bois.

    Elle promenait ses songes chancelants dans une détresse distordue. Se tapant contre les murs de la honte. Éclaboussée par le malheur et ses vomissures.

    Un, deux, trois, Bois.

    Elle ne saisissait plus ses chances trompeuses. Elle ne saisissait plus que ses bouteilles. Rejetant son propre reflet tant elle le regrettait.

    Un, deux, trois, Bois.

    Elle comptait toujours. Les gouttes glissant dans sa gorge. Les moutons avant de dormir. Les doigts de la main qu'on lui tendait. Les bouteilles, maintenant derrière elle.

    Un, deux, trois.


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    Le front contre la fenêtre, il regardait l’orage venir. Une mèche, plus longue, cachait une partie de sa vision. D’un mouvement de tête il la repoussa. Les immenses nuages noirs, semblables à un gouffre sans fin, se posaient sur le ciel bleu. Ils mangeaient ce qu’il restait de clarté. Le vent commença à souffler plus fort. Beaucoup plus fort. Une fine pluie tomba. L’orage était là. Imposant et effrayant, il grondait, plus fort que jamais. Plus menaçant qu’un chien enragé. Plus bestial qu’un ours. La pluie fine devenait averse. Battante, balayée par un puissant vent. La vue de plus en plus floue et bientôt, on ne voyait plus les montagnes au loin. Les fleurs, maintenant meurtries par la grêle, baissaient la tête. La nature criait au secours et les animaux priaient pour que ça s’arrête. Mais le temps semblait s’acharner, encore, et encore. D’horribles grondements, des éclairs surprenants, terrifiants. La débâcle des éléments. Le vent, la pluie, le tonnerre. Un bouquet final. Harmonieusement excitant. Magnifiquement terrifiant.

     Un dernier coup de vent, puis plus rien. Il décolla son crâne de la fenêtre et lentement se coucha, pour suivre cet orage au pays des songes.

     


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