•  

    Trompé par son esprit il voguait comme il pouvait sur le flot de sa vie. Alors que tout semblait réel et facile les alliés ne faisaient pas toujours partis du concret. Et ça ce n’était que depuis peu.

     

    Ses bras frêles balayaient l’air lentement et harmonieusement guidés par ses petits doigts. Un levé les autres tous recourbés, il visait le ciel et traçait les notes invisible du piano. Du son dans ses oreilles, le classique l’apaisait, il semblait heureux et comme tout le monde. Mais si la musique s’arrêterait alors il parlerait, bien entouré. Il exprimerait sa joie de vivre. Et s’il fermait les yeux, il continuerait  à parler toujours bien entouré. Il ne pouvait sans sa musique et sa danse hypnotique chasser les démons de son âme. Il ne pouvait sans ça,  retrouver sa solitude. Sans le piano, il étouffait de peur. Paranoïaque, il se méfiait de tout, même de lui-même. Et sa folie, le mènerais vers un autre songes hallucinatoire. Et s’il ne pouvait se contrôler, il finirait enfermé, loin de son piano.

     


    2 commentaires
  •  

    Le ciel était rouge, et sa face cramoisie. Le sang écarlate coulait tout le long de son visage, prenant source dans un gouffre noir au niveau de sa tempe. Le tir avait frôlé l’excellence, et avait atteint sa cible à son point le plus faible. Il me semble que je pus voir son âme sortir par l’orifice de la balle. Cette vue m’effrayait à chaque fois. Car moi je me tenais à côté. A quelques centimètres de ce qui était à présent, un cadavre. Il était tombé, comme tombe la neige, tout naturellement et d’une lenteur inhumaine. Soulevant la poussière en s’étalant tout du long, au sol.

     Alors j’ouvrais les yeux. J’étais dans ma chambre. Depuis une semaine. Mes mains posées sur le bureau tremblaient doucement. Je ne pouvais les arrêter. Et je n’osais clignait des yeux, de peur de revoir son visage. Ceux-ci me brûlaient, mais je résistais. Je ne voulais pas revoir son visage souillé, son visage décomposé. Le sang m’écœurait désormais. Et toute couleur rouge semblait couler nonchalante sur son visage. Je fuyais toute réalité. Et j’essayais de me cloisonner hors de mon souvenir. Cette unique souvenir. J’avais comme effacer tout le reste de ma vie. Et juste cette face imposante revenait, sans relâche. J’appréhendais le moment où mes songes mangeraient ma raison. Ce moment où son esprit prendrait le mien, m’accusant moi-même de n’avoir rien pus faire. Je m’en voulais innocemment et j’en souffrais volontairement.

     


    2 commentaires
  •  

    Ils étaient nombreux, j’étais toute seule. Nous avancions tous au même rythme comme porté par un courant régulier. Une marche non contrôlée, instinctive. Je me laissais guider, involontairement par cet horrible ras de marée. Mes poumons m’oppressaient, une rage immense montait en moi. J’avais peur. Je m’en voulais d’avoir peur. Je leur en voulais de me faire peur. Je jurais, égoïste, sur ce flot de personnes d’avoir choisit ce jour pour être sortit. D’être venu dans ce lieu, près de moi. De m’avoir frôlé, regardé, volé mon air. Une crainte me faisait tituber. Je ne voulais les voir, les approcher. Je ne voulais pas être là. Chaque sortie, devenait un enfer. Ils m’étaient nocifs. Je ne supportais l’idée d’attraper leurs microbes. Plus ils étaient nombreux, plus ma tête tournait, plus ils me regardaient. Ils riaient, se moquaient. Ils s’introduisaient, sans gène, dans mon espace privé, jusqu’à me bousculer. Me prendre dans cette danse diabolique, me mener dans leur jeu. J’angoisse. Je ne sens plus mes bras, mes jambes veulent courir loin de là. Je perds la tête, mon esprit se remplit d’horribles pensées. Je vois le danger partout. Je regarde tous ses visages différents, tous ces visages intimidants, ces visages effrayants moqueurs. Je perds le contrôle. Je ne réagis plus. Ils tiennent. Je deviens leur proie, puis leur victime. Je n’en peux plus. Je veux tomber. Mais mes jambes restent droites.

     

    « Yes I lost my mind »

     

    Mon crâne me pique. Comme si des frissons le parcouraient, comme si mes cheveux s’hérissaient sur ma tête. J’ai pourtant chaud. Mon cœur bat de plus en plus fort. L’air ne me vient plus. Je suffoque, halète. On le remarque. On s’éloigne. Enfin je retrouve le calme, l’air pur et libre. Je revis. Et maudis déjà la prochaine sortie.

     


    4 commentaires
  •  

    Les regards en feu. Les deux tigresses se défiaient. Personne ne pouvait prévoir qui allait tirer en premier. La face cramoisie de fureur elles repoussèrent d’un geste furieux la mèche blonde qui tombait sur leur front, un peu trop à leur goût. Irritées de ne pouvoir deviner le prochain coup de leur adversaire elles fulminaient chacune en silence. Elles avaient trouvé leur égale. La même intelligence, la même force d’esprit, le même mental et la même stratégie. Un reflet de soi même elles ne pouvaient pas perdre. Leur fierté était plus chère que leurs vies. Dans un décor sombre et orageux, elles ne trouvaient plus de lumière pour les éclairer. Terrifiées par l’idée d’être vaincues elles ne souciaient guère des blessures qui s’étaient rouvertes, laissant s’échapper leur passé. Gaspillant leur présent et perdant leur futur. Elles se faisaient toujours face. Immobiles, statues de fer, statues d’acier. Incassables. Un seul ennemi, un seul point faible : le feu. Le feu qui brûlait dans leurs estomacs, dans leurs tripes. Un feu qui ne s’éteindra qu’après leur dernier souffler. Un feu qui les maintenait debout. Un feu gigantesquement démesuré. Un feu invincible. Elles brûlaient d’impudeur. Éblouissantes comme jamais elles livraient leur dernier combat. Celui de leur ego.

     

    Seules, face à leur reflet, on ne pouvait distinguer le concret de l’abstrait. Absentes et présentes, elles ne faisaient plus un désormais. Deux côtés, deux faces enragées, deux pertes. Pour une victoire. Il gagnera. Il les anéantira après un suicide collectif. Il sera le grand vainqueur. Incroyablement fragile et dur. Il sera celui qui renversera leur reflet. Ce verre reflétant, le maître des reflets, le miroir causera sa perte. Elle et son pire ennemi, son reflet.

     


    26 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires