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    D’abord je marchais rapidement, un sourire narquois au lèvres et ma démarche plus que nonchalante. Je déambulais dans cette rue, serein, une vieille musique en tête Black city parade. Ma langue me brûlait, je mourais d’envie de la chanter. Et puis zut, c’était la fin. Les paroles fusèrent et je rigolais maintenant, vraiment bêtement. I’ve got a way to see .

     

    Et toujours je marchais gaiement. Les rues étaient sombres éclairées uniquement par les enseignes endommagées où quelques générateurs avaient survécu.lIls s’épuisaient aussi rapidement que la race humaine et bientôt le monde serait dans le noir complet pendant au moins douze longues heures. La lune avait manqué l’événement. Peut-être quelle aussi avait périe dans ce jour joyeusement funeste ?

     

    Tout se décomposait autour de moi. Pas une route n’était pas fendue, les maisons et immeubles avaient succombés et jonchaient le sol, et on ne pouvait faire un pas sans écraser le membre d’un cadavre. La nuit avait son charme, elle absorbait les visions horribles des victimes écartelées et les étoiles, bien que si loin, semblaient être plus présente que jamais. Je t’emmènerai la nuit. Mais les odeurs pestilentielles gâchaient ce magnifique et incroyable chao.

     

    Enfin, du haut de ce tas de morts, je surplombais le monde. Enfin, je m’imposais. Et le monde mourait. A croire, que je ne faisais pas parti de ce monde infâme et insultant. Moi, l’enfant gâté j’obtenais mon plus grand caprice. Et je restais froid comme un tank devant toute cette misère, tous ces efforts démolis par ma propre rage. De ma propre volonté j’avais détruit ce monde. Je l’avais réduit en miette. Putain la vie est belle.

     

    Alors je me parlais, car j’aimais ma seule compagnie. Je me suffisais pour survivre et mon moi était quelque peu fragile. Celui-ci avait peur de cet environnement hostile et sans vie. Moi, je ne m’inquiétais point. Parce que j’avais fait tout ça pour lui, pour qu’enfin, il connaisse la vraie vie. On sera libre de résister, pas comme les autres qui avaient péris. Parce que je marchais, mon moi sur l’épaule gauche, fredonnant encore cette vieille chanson. J’étais fier. J’avais détruit le monde. J’avais détruit sa plus grande menace, enfin, il allait pouvoir respirer. Mon moi, pourrait vivre, et les Hommes, ne gâcherait pas tout. Les animaux, les fleurs, les arbres, tout ce qui est encore vivant, tous ces êtres merveilleux, pourraient vivre. Quand à moi, les pieds sur mes actes, je respirais enfin l’odeur de la victoire, l’odeur de décomposition, La nature reprendrais son droit, et si elle le veut, recréerait l’Homme. Je ne sais pas, je ne sais pas. Mais mon moi, tu vois, on saura s’enfuir

     


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    Imaginez la voix que je suis. Vous savez, la voix des films. Celle qui présente son incroyable histoire. Douce et gracieuse. Fermez les yeux et harmonieusement elle dessinera la courbe parfaite dans votre esprit.

     J’imagine la voix que je suis. Celle qui ne sait crier ou parler fort. Celle qui m’empêche de m’exprimer comme je le veux. Celle qui ne répond pas à mes demandes. Cette voix rebelle qui plait à ceux qui m’aiment.

    Imaginez une voix qui, d’une simple résonance, fait vibrer tout votre corps et fait hérisser les poils de vos bras. Celle qui vous berce aussi parfaitement qu’un air de piano. Celle qui surpasse toutes vos craintes. Celle qui entraîne bien loin de tout.

    Imaginez notre monde en paix, sans une note fausse. Un monde aussi parfait que cette voix. Cette voix qui a guidé le monde, ou du moins qui pourrait. Cette voix forte et distincte qui porterait au loin, le plus loin possible. Cette voix qui chante la raison et qui porte  l’harmonie. Cette voix qui apporte l’humanité. Cette voix qui redonne espoir. Cette voix magique croit en toi. Cette voix éternellement surnaturelle. Cette voix qu’on aime.

    Imaginez, cette voix, non pas la mienne, ni la vôtre, non. Cette voix.

     Celle que l’on rêve d’entendre.

     


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