Le crépuscule chassait le soleil. Les nuages portaient une lune à peine visible à sa place. Alors que la chaleur était encore écrasante et l’air lourd, tous était déjà là. La tension aussi palpable que l’excitation et l’impatience. Les hommes, armures sur le dos, les femmes poignards aux mains, ensemble ils attendaient un seul ordre.

Tous fixaient le balcon du palais, désert. Apparu alors un jeune homme. Son regard plein de haine et de malice frappait les traits juvéniles de son visage. Menton levé, sourire satisfait au coin des lèvres, il parcourait vaguement du regard la foule qui s’était maintenant agenouillée devant sa grandeur. Un seul mot suffisait pour la faire lever. Pour la faire déplacer des montagnes pour lui. Un seul. N’importe lequel.

Ses longs cheveux noirs, tressés dans le dos, faisaient ressortir ses yeux bleus glacé. Il avait ce regard qui pouvait geler les journées d’étés, ou bien donner la chair de poule au feu. Il pouvait détruire avec son regard.

Alors, un mot et un regard pouvaient anéantir le monde. C’est pourquoi, du haut de ses quinze ans, il gouvernait sur son propre royaume, une armée de fidèles sauvages à ses cotés.

Impériale, rageur, incontrôlable, affreusement malicieux, glaciale, mais pourtant pas tyrannique.

Un pied après l’autre, il escalada le rebord de son balcon. Toutes les têtes s’élevèrent vers lui. Rien ne vint alors perturber le silence meurtrier qui inonda l’atmosphère. Lentement, son poing se leva pour aller frôler le soleil couchant. Alors des poings à perte de vue s’élevèrent.

« Le jour viendra, où tu devras t'élever peuple,
Au-dessus des meilleurs, t'améliorer,
Ton esprit ne mourra jamais !
Adieu, je suis parti, reprendre mon trône là-haut,
Ne pleurez pas pour moi,
Car ce sera le fruit d'un travail passionné.

Nous y voilà, ne recule pas maintenant,
Nous sommes les guerriers qui ont bâti cette ville.
A partir de poussière.* »

 Peut-être que ce fût un peu plus long qu’un seul mot. Mais le message était clair. La foule leva ses armes en l’air et devint alors qu’un seul gros hurlement sauvage. 

*Warrior | Imagine Dragon