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    Elle n'était pas jolie, on peut le dire. Eux, ils n'ont pas hésité. Ils l'ont dit, avoué, crié, hurlé. Elle n'était pas jolie et avait quelques rondeurs. Eux, ils n'ont pas hésité . Ils l'ont mise à nus, humiliée, tourmentée. Elle était timide, et triste. Elle, elle a hésité. Elle a souffert, pleurer et garder le silence.

     

    Le tourment d'une jeune fille, d'un esprit sensible, d'une âme seule et fragile. Elle ne pouvait rien faire. Elle restait immobile, la tête baissée devant eux, subissant les insultes, les moqueries, les rires. Elle bougeait juste involontairement, bousculée par son malheur. Elle avançait automatiquement dans le tunnel noir qu'était sa vie. Elle ne voyait jamais le soleil, brouillé par ses larmes. Ses joues n'était jamais douces, juste imbibées d'eau, elles devenaient éponges. Néanmoins, elle était le centre de l'attention. Elle était malheureusement populaire. Elle était la bête de foire. Elle se cachait Et elle était finalement trouvée.

     

    La douleur de ne plus pouvoir ressentir autre chose. La douleur d'une vie qui est à jamais gâché. La douleur de ne pas pouvoir tout changer. La douleur de ne pas pouvoir être autrement. Ni elle, ni les autres. La douleur de camarade qui la charrient, de parents aveugles et d'adultes impassible. Elle croit que tout va s'écrouler sur elle, qu'elle n'aura même pas le temps de se suicider, ils le feront pour elle. Mais elle sait que si elle quitte ce monde, ils n'auront plus de divertissement. Ils ne le feront pas.

     

    Elle n'était pas naive, on peut le dire. Elle, elle n'a pas hésité. Elle rentra en courant, en pleurant, en hurlant, en cassant tout ce qui lui passait sous la main. Elle n'était pas naive et devint presque lucide. En tout cas, elle n'hésita pas. Elle pris ses ciseaux, les ouvris, tendis son bras gauche, l'entailla. Pendant un moment, elle crut que tout ses problèmes s'écoulaient de son corp en même temps que son sang.

     

    Elle n'était pas très jolie, on peut le dire. Eux, ils n'ont pas hésité. Ils l'ont mutilée, brisée, détruite. Et ils n'ont jamais arrété.

     


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    On est amis, mais tu ne me connais pas.

     

    Tu me suis, me parle, veux savoir tout mes soucis, comme si ta vie en dépendait. Tu te préoccupe de moi plus que tout le reste du monde, tu me traites comme ton objet le plus précieux, tu prends soin de moi, mais tu ne me connais pas.

     

    Je détruis, tu reconstruis. J'abandonne, tu m'encourages. Je tombe, tu me relèves. Je pleure, tu m'enlaces. Je raconte, tu m'écoutes, mais tu ne me connais pas.

     

    Je te hais, je te délaisse, te repousse, me lasse de toi, te fais souffrir, des fois pleurer. Je t'ignore, puis je te retrouve car tu t'accroches, mais tu ne me connais pas.

     

    Tu me supportes. Supporte mon caractère changeant, mes crises, ma lassitude, mes silences, mes envies de solitude, mes rejets et tu ne me connais toujours pas.

     

    Tu pourrais décrire à la perfection mes yeux océans, mes cheveux, les traits grossier de mon visage, tous le défauts dont est constitué mon corp, mais tu ne me connais pas encore.

     

    Tu m'aimes et moi aussi, mais on ne se connais pas.

     


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    Dis moi que cela parait completement fou. Je m'en fiche. Dis moi tout ce que tu veux. Tout ce qui pourra me dissuader. Menace moi. Fais de tout ce qui est en ton pouvoir. J'en ai strictement rien à foutre. Car que tu le veuilles ou non. Que cela paraisse fou ou non. Je conquerrai le monde. Je ne le rendrai pas meilleur, non, ce n'est pas possible, mais je marquerai les esprits. Car c'est tout ce qui compte. On parlera de moi, je serai gravé dans les mémoires. Je serai celui qui a osé, celui qui a détruit, celui qui a reconstruit, celui qui. Je serai. Je serai enfin quelqu'un. Celui qui est sorti des rangs. Celui qui s'est montré. Mon nom résonnera partout. Mon intelligence sera admirée. Mon audace vénérée. Et mon miteux visage ignoré. Tu ne peux comprendre cette folle envie. Ce projet est tellement excitant. Tu ne peux voir ce que je veux, ni penser ce que je ressens. Personne ne me comprendra et ce qui fera de mon régime quelque chose d'exeptionnel. Personne ne pourra me dépasser, ou prévoir mes coups. Je deviendrai quelqu'un.


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    J'en ai pris un peu.

     

    Je me sentais mal, je me sentais seul. Je me sentais las. Puis je ne sentais plus rien. Juste une incroyable extase. Juste des larmes de bonheur. Juste une atroce contradiction. Je me sentais bien, sans pouvoir le ressentir. Dans un autre monde. Les pieds sur Terre, la tête au paradis. Et petit à petit, c'était de plus en plus jouissif. Tellement bon. Presque indescriptible. Unique. Exceptionnel. Soulageant. J'oubliais. J'oubliais tous mes malheurs, toutes mes douleurs, tout le poids de l'univers sur mes épaules. Comme si j'était devenu extrêmement fort, surhumain. Je me sentais capable de tout sans pouvoir bouger. J'était engourdi et décidé à courir le plus loin possible.

     

    J'en ai pris encore.

     

    Je ressens encore tout ce que je ne peux sentir. Mon cerveau va exploser. Trop de contradictions. Je suis tellement malheureux. Je suis au comble du bien-être, si près de la jouissance absolue, si près du point que j'ai atteint la dernière fois, si près, mais pas assez.

     

    Alors j'en prends encore.

     

    Je m'isole, mon visage se creuse, des cernes bercent mes yeux. J'essaie, encore d'atteindre ce point, mais je suis de plus en plus loin. Je ressens presque plus rien. Juste de la tristesse. Je souffre, mais c'est trop tard. Je me décompose, je meurs.

     

    Mais j'en prends toujours.

     


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    Je ne comprends décidément rien à cette logique. On dit qu'elle n'est pas différente, que la même que la notre. Mais c'est faux. Je ne comprends pas, vraiment pas. Une fois elle me dire oui, pour ensuite dire non. Elle se rapproche pour ensuite me repousser. Elle joue avec moi comme si j'était son pantin et je ne peux rien faire. Comme hypnotisé quand elle est là, mais je la hais dès qu'elle n'est plus là. Elle m'a ensorcelé. Elle est dans mon esprit tout le temps. Elle me semble parfaite. Je la veux pour moi seul. Et elle s'amuse à se trémousser devant moi et je la regarde, je la contemple, je bave presque. Ses cheveux brillants pris dans le vent, ses yeux verts, un piège si profond dans lequel je suis tombé . Ses traits doux, son petit nez qu'elle fronce quand elle est en désaccord. J'ai l'impression de la connaitre par cœur. Car son image ne s'ôte pas de mon esprit. Je rêve d'elle. Je tiens à elle. Je pense à elle. Je la hais de me faire subir ça. De me laisser comme ça, vulnérable. Je suis jaloux, je ne supporte pas que quelqu'un s'approche d'elle. Elle me fait ressentir quelque chose que je n'ai jamais senti pour personne. Je suis son prisonnier et elle en profite. Elle sourit malicieusement quand je la regarde un peu trop. Elle se retourne quand je l'interpelle. Elle joue avec moi. Je ne suis plus que sa marionnette maintenant, mais c'est fou comme j'aime ça.


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