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    Tu te laisseras guider. Doucement, elle susurrera quelques mots. Tout près de ton oreille. Tu souriras, béat. Elle t’emmènera dans son monde. Si proche de la réalité, qu’il te sera impossible de distinguer le vrai du faux. Mais tu n’en n’auras que faire, car tu seras heureux. Transporté dans ses pensées, ton regard fixé sur un point vague. De ses mots elle t’enlacera. Des mots si communs, mais que seul elle sait prononcer, des mots qui perdent tout sens sans sa voix. Tes yeux se fermeront doucement sans que tu t’en rendes compte et tu seras complètement dans son monde. Dans ses songes, devenus tiens, devenus ta prison. Tu ne sais si tu pourras sortir de cette transe. Tu ne sais si tu t’en souviendras. Tu profites juste de ce bonheur qu’elle te procure. Tu n’as pas vraiment conscience d’où tu es, tu ne sais même pas si tu dors ou bien si tu vis, dans ses songes. Tout est confusément clair. Logiquement illogique. Tu ne distingues plus ce qui t’entoure, tu ne te distingues plus rien. Tu perds tes sens et t’enfonce dans un profond gouffre sans fin. Un tunnel infini. Tu es dans le noir, dans le vide. La flamme qui brûlait en toi s’épuise et bientôt tu as froid. Tous les poils de ton corps s’hérissent. La peur s’abat sur toi, elle pèse sur tes épaules. Elle t’oppresse. Sa voix se fait de nouveau entendre. Criante, aigue, douloureuse. Elle a changé. Elle chuchote dorénavant des mots compréhensibles sans sens. Tu ne comprends plus. Ses phrases t’oppressent, sa psalmodie t’étouffe. Un claquement, semblable à ceux de doigts. Tu ouvres les yeux. Tu ne sais si tu rêves. Assis dans un fauteuil. Dans une pièce, sombre, seul. La pièce où il y avait eu cette voix, cette fille ? Quelques minutes auparavant. Plus personne. Quelqu’un ? Là tu ne sais plus de quoi tu parles. Tu t’es juste assoupie et tu te rappelles d’un passé glorieux qui ne t’est pas familier.

     


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    Je ne pourrais me décrire exactement. C'est comme si je ne me connaissais pas complètement. Je sais juste que je suis faible. Je me cache derrière des dizaines de masques pour un tant soit peu attirer quelques regards. Peine perdue. Je ne suis pas méchante, ni superficielle, je pense juste que je continue à former ma propre personnalité.

     

    J'ai toujours l'impression de ne pas avoir de vrais amis, peut-être n'est ce pas qu'une impression? J'ai toujours le sentiment que je ne sers que de personne à qui l'on peut parler mais juste ça, parler. Ce serait de la folie de m'écouter un peu. Alors, je me parle à moi même, je réfléchie seule au chemin qu'il faut que je prenne. Je déprime les soirs, une fois la nuit tombée, une fois le monde endormi. J'écris, j'écris tout ce qu'il se passe dans ma tête, depuis longtemps. J'exprime mon imagination à travers ma plume et mon crayon pour ne pas que mon cerveau explose, surchargé. Je me pense supérieur intellectuellement pour me rassurer, me dire que c'est pour ça que les gens ne me comprennent pas, qu'ils s'en foutent de moi. Car ça craint d'être intello. Mais moi, je ne trouve pas. Qu'y a t-il de plus beau que le savoir ? Savoir manier les mots, savoir tracer les traits qu'il faut, savoir observer, déduire puis conclure.

     

    Je ne m'énerve que très peu. Mais personne ne me prend au sérieux. Comme si je ne pouvais pas faire de mal, comme si je ne pouvais pas briser, comme si je ne pouvais pas souffrir.  Ils ne pensent pas que je puisse penser, tout simplement. Ils me prennent sûrement pour leur petit toutou, tout gentil, tout obéissant. Un chien qui suit partout, fidèle. Mais ils oublient que le chien fait ça, car le chien aime. Par conséquent, j'éprouve quelques sentiments, ma faiblesse. Je crois que je m'attache trop vite aussi, puis je me lasse. Puisque de toute façon, personne ne remarquera rien.

     

    On dit de moi que je suis une menteuse. Oui, c’est vrai. Je mens, quand je n'ai pas envie d'aider ou de voir quelqu'un. Je mens quand les personnes qui m'entourent, veulent que je mente. Car je ne peux pas être moi même, avec eux. Vous me direz que je dois traîner avec des autres gens mais voilà encore une de mes faiblesses. Je suis timide. J'ai peur d'embêter les gens, de paraître naïve et bête, que l'on se moque de moi. Des que j'approche quelqu'un d'inconnu, je deviens pivoine en un temps record.  J'ai peur de la foule, du monde. Je me sens petite et innocence. Je ne peux même pas crier. J'ai horreur du bruit aussi, quand ce n'est pas harmonieux comme la musique.

     

    Ainsi, je m'enferme dans ma bulle, je regarde tout pleins de séries ou manga, je lis beaucoup, j'écris et je dessine pas mal aussi, tout cela, pour me créer un univers. Mais le retour à la réalité est toujours brutal.

     

    Ah oui, j'ai horreur par dessous tout de tout ce qui est insecte, des petites bêtes.

     


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    La fraîche nuit me prenait au visage. Celui ci, encore empourpré d'avoir courut, trahissait ma fatigue musculaire. Je me sentais, non pas las, mais bien. Car cette brise me redonnait un peu de force. Elle rééquilibrait la température de mon corps. J’installai, sur mes oreilles, mon casque. J'observais, en silence, et en marchant lentement mais d'un pas assuré le paysage environnant. Ce paysage si bien connu, mais encore plus beau la nuit. J'apercevais les étoiles, les plus brillantes, qui commençaient à pointer le bout de leur nez. La lune bien ronde et moqueuse était, comme toujours, au rendez vous. La lune faible, pas très haute dans le ciel. Moi, je n'étais pas faible. Je me sentais apaisé et cette musique me donnait confiance en moi. Je marchais droit, d'un habituel pas nonchalant. Les cerisiers perdaient déjà leurs jolies fleurs roses qui jonchaient le sol devenant brunâtres. La nuit maintenant bien tombée, je ne voyais que grâce aux astres présents, notamment notre bonne vieille amie qu'est la Lune. Je ne puis dire si elle me fixait, mais j'étais certain qu'elle me regardait. Elle souriait. Un sourire ridicule, coupé ça et là par ses cratères. Le temps ne l'avait pas épargnée elle n'ont plus. Elle vieillissait tout en veillant sur nous. Presque tout le temps présente, ne manquant que quelques occasions pour bercer les étoiles. Les étoiles malheureuses du peu d'attention que nous leur accordons. Les étoiles tristes et effacés par d'énormes monstres habitables, par les fumées humains, par nous même. Bien visible de chez moi, j'aime les étoiles. Elles sont à tord comparer au soleil qui les cache le jour, mais elles sont bien plus puissantes, bien plus grosses et sûrement bien plus vieille. Les étoiles sont sages et le soleil qu'un gamin insolent. N'oublions pas Vénus. Connaissez vous Vénus ? Oui, vous la connaissez. Tout le monde connaît Vénus. Tout le monde a déjà vu Vénus. Vous savez ? L'"étoile" qui brille la première, l'étoile du Berger. Oui c'est elle Vénus. Avez vous déjà cherché d'autres planètes ? J'ai eu une fois cette chance et ce fut magique. L'univers est la plus belle chose que l'on puisse explorer.

     


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    Il avait souvent subit les critiques et les stéréotypes. Il avait souffert des clichés et préjugés avant qu'il devienne fier de lui peu importait ce que pensait les autres. Il n'avait pas besoin de beaucoup d'amis, juste de ses amis proches qui, eux, il considérait comme sains d'esprit. Il s'amusait beaucoup, comme un garçon profitant de sa jeunesse, et ne voyait pas plus loin que son petit groupe d'amis, pour ne pas entendre les méchancetés des autres. Il avait des cheveux noir corbeau un peu plus longs que les autres garçons. Plus le temps passait et plus ses yeux bleu acier disparaissaient sous cette masse chevelue. Il avait un piercing sur l'arcade sourcilière gauche et il l'aimait. Il trouvait que cela concordait parfaitement avec son état d'esprit et son style vestimentaire. Pantalon serré, chaîne pendant après, tee-shirt noir saillant sa faible musculature, toujours ses deux baguettes de batterie dépassant de son sac en toile noir, basket de marque, il avait l'allure du parfait "bad boy". Mais il avait horreur qu'on lui dise ça. Non il ne l'était pas. Il aimait juste ce look bien à lui. On lui avait collé une étiquette qu'il détestait définie par les autres, par leur préjugés.

     

    Il n'était pas insolent, il n'était pas un cancre, il aimait les cours, il aimait ses amis mais pas la foule, il ne cherchait pas à être populaire. Mais tout ça, les autres ne comprenaient pas. Il était séduisant alors il se devait de traîner avec "l'élite". Il renommait ce groupe, l'élite des idiots. Pour cela, il se faisait huer, on le traitait de vantard, de superficiel. Pour cela, parce qu'il ne voulait pas être comme les autres, on jasait sur lui, on se moquait, on ruinait son image, on faisait de sa vie un enfer. Aussi parce qu'il aimait d'autres choses. Parce qu'il aimait le rock ou le métal, pour cela on se moquait de lui. Mais il n'en avait que faire. Il avait juste à se munir de son casque, mettre sa musique, la mettre à fond et fermer les yeux, assit sur un muret, seul, le soleil réchauffant sa peau pâle. Imaginer, les doigts de guitariste remuant, dansant frénétiquement sur les cordes. Les résonances de la batterie qu'il résonances si bien, le chanteur s'arrachant mélodieusement la voix pour le pur bonheur de son public. Et les frissons parcourant tout son corps. Il aimait ça.

     


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  • Titre à l'impro' o/

    Je n'étais surement pas assez bien pour toi. Je peux le comprendre. Au fond de moi, j'ai toujours détester être une fille. Je me suis toujours détestée moi même. Inconsciemment, je savais que si j'avais été un garçon, tout aurait été différent. Il ne serait peut-être partit. J'aurais pus combler le rêve de tout jeune père, avoir sa miniature. Tu aurais pus me manier, comme un pantin. Tu aurais pus m'élever, comme un chien, obéissant et sage. Je n'en aurais eu que faire, car tu aurais été heureux, et tu m'aurais aimé. On aurait été une famille unie, et j'aurais connu toute ma famille. Car tu aurais été fier de montrer à tout le monde, même à tes ennemis, la chair de ta chair. Non, une petite fille comme moi, ce n'était pas bien. C'est mignon jusqu'à ce que ça grandisse. Et j'ai grandis, et tu es partis. J'ai beau avoir les meilleurs résultats, dessiner bien, rien. Rien ne te conviens. Un vague compliment et tu oublis tout. Pourquoi m'as tu abandonnée?

     

    Tu sais, je n'avais que trois ans. Trois petites années. Tu sais comme c'est court ? Et pas assez pour s'occuper de son enfant. Mais j'étais une fille. Tu avais dû être si heureux, en entendant mon cœur battre pour la première fois. Aucun père ne rate ça. Que de déception par la suite: une fille. Jamais elle ne taperais dans un ballon comme lui. C'est vrai moi mon ballon, je le lance, je drible avec. Je ne tape pas vulgairement dedans. Ah, encore une chose sur moi que tu as eu bien du mal à mémoriser. Ce ne devais pas être très important. Là, je suis née. L'euphorie ne dura pas longtemps. Trois petites années.

     


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