Il se disait que la vie était trop dure. Trop dure avec lui, comme avec la plupart des gens. Il avait peur d’avancer mais il ne pouvait reculer. Il restait alors là sans bouger. Il avait peur. Elle le paralysait. Il réfléchissait à vive allure. Il essayait. Il était comme hypnotisé. Le futur, aussi malveillant fut-il, lui tendait les bras. Il l’appelait susurrant de doux mensonges. Il l’appâtait avec des faux espoirs. Mais il n’avançait toujours pas. Il restait figé dans le présent, comme si celui-ci s’était arrêté. Comme si l’horloge ne sonnerait jamais les douze coups de minuit, comme si demain ne viendrait jamais. Comme si hier ne s’éloignait pas, le présent prenait possession de tout ce qu’il pouvait. Comme si il étouffait ses souvenirs et ses rêves pour ne l’enfermer dans un tourment infini. Il avait peur de la vie, du futur mais maintenant du présent. Il sentait que chaque second qui s’écoulait était de plus en plus rare. Comme bloqué dans un espace temps, comme si le temps était en panne. Sa panique le rendait fou, et le présent profitait de cette force pour conquérir les autres temps, pour parvenir à ses fins. Il n’y aurait plus de début ni de fin, juste une interminable souffrance. Sans pouvoir y remédier il resterait là, debout, à attendre. Attendre un temps inexistant, un temps disparu, bloqué à jamais dans cet instant présent.