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S'il suffit d'un pas
Il pleuvait. L’herbe était mouillée. Mais elle marchait pieds nus, frigorifiée et trempée. Il ne pleuvait que sur elle. Sur toute sa peine.
Elle pleurait. Ses joues étaient trempées. Mais ses larmes se confondaient avec la pluie. Elle ne pleurait que sa misérable tristesse. Elle se foutait du monde entier.
Ce soir elle avait décidé d’être égoïste et de ne pas croire en l’humanité. Ni même en elle. Ce soir elle allait faire ce qu’elle voulait. Sans réfléchir, dans l’espoir de sourire un jour. Dans l’espoir de revoir un jour le soleil. Espérant que le vent souffle sur ses ténèbres et qu’un jour elle retrouverai son bonheur perdu. Cependant elle savait qu’elle ne pouvait pas garder les pieds sur terre. Seul les oiseaux peuvent voler. Et elle n’en était pas un. Rongé par ses péchés, par tout le mal qu’elle a fait sans s’en rendre compte. Consciemment et inconsciemment, elle avait tué l’espoir et la joie. Elle avait éteint tout part d’humanité, pour vivre. Non, pour survivre. Pas à pas, elle mourrait de froid. Elle moisissait, rongée par la culpabilité et assassinée par la réalité. La réalité qui l’avait frappé d’un coup, traître, dans le dos. Alors elle avançait toujours. Mais du mauvais côté. Reculant, contre les éléments, sous une pluie battante. Meurtrie, elle défiait le destin. Rebelle, elle sacrifiait sa vie. A la quête du meilleur. Ou au moins le pire du meilleur. D’un soleil balayant le mauvais temps et ses tracas. Espérant retrouver l’espoir. Elle continuait, allant droit devant elle. Ses pieds frôlant le sol. Jusqu’à ce que le suivant soit le dernier, jusqu’à ce qu’il ne rencontre plus que sa liberté.
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Commentaires
Merci.
C'est drôle parce que c'est toi qui me dis ça. Alors que quand je lis tes textes j'ai l'impression d'être qu'amateur.
Merci... Mais il faut dire que j'ai exactement le même sentiment lorsque je lis les tiens. La vie est mal foutue...
Si ça se trouve on est des jumelles séparées à la naissance. Ou des âmes sœurs.
Hum. Non ça devient carrément bizarre là.
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C'est beau. Vraiment.
Quand je te lis, j'ai l'impression que tu mets mes sentiments par écrit. C'est poignant, c'est fort. Parfois j'ai envie de lire des choses comme ça toute ma vie...