• Humide

     

    Le front contre la fenêtre, il regardait l’orage venir. Une mèche, plus longue, cachait une partie de sa vision. D’un mouvement de tête il la repoussa. Les immenses nuages noirs, semblables à un gouffre sans fin, se posaient sur le ciel bleu. Ils mangeaient ce qu’il restait de clarté. Le vent commença à souffler plus fort. Beaucoup plus fort. Une fine pluie tomba. L’orage était là. Imposant et effrayant, il grondait, plus fort que jamais. Plus menaçant qu’un chien enragé. Plus bestial qu’un ours. La pluie fine devenait averse. Battante, balayée par un puissant vent. La vue de plus en plus floue et bientôt, on ne voyait plus les montagnes au loin. Les fleurs, maintenant meurtries par la grêle, baissaient la tête. La nature criait au secours et les animaux priaient pour que ça s’arrête. Mais le temps semblait s’acharner, encore, et encore. D’horribles grondements, des éclairs surprenants, terrifiants. La débâcle des éléments. Le vent, la pluie, le tonnerre. Un bouquet final. Harmonieusement excitant. Magnifiquement terrifiant.

     Un dernier coup de vent, puis plus rien. Il décolla son crâne de la fenêtre et lentement se coucha, pour suivre cet orage au pays des songes.

     


  • Commentaires

    1
    Vendredi 20 Juin 2014 à 21:20

    C'est magnifique. Bien que banal, j'aimerais vivre cet instant, rien que pour ressentir l'émotion que cela pourrait procurer.

     

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